Les classes moyennes
Qui veut du mal aux classes moyennes ? Au cœur du débat présidentiel, François Hollande est revenu mardi 24 janvier dans un discours prononcé à Toulon devant plus de 2000 personnes sur le sujet. Plusieurs mesures décidées depuis 2007 ont en effet frappé les « classes moyennes », les « 50 % de la population, situés entre les 30 % les plus démunis et les 20 % les mieux rémunérés » pour reprendre la définition du CREDOC.
Pour mémoire, on peut rappeler les décisions prises depuis le début du quinquennat:
- 1) création de 20 taxes depuis 2007
- 2) augmentation annoncée de la TVA après qu’ait été rehaussé le taux réduit de 5,5 à 7%,
- 3) taxes sur les mutuelles,
- 4) déremboursements de médicaments,
- 5) CSG supplémentaire,
- 6) blocage de l’indexation des revenus pour le calcul de l’impôt sur le revenu entraînant une augmentation mécanique,
- 7) blocage de toute revalorisation des prestations familiales.
Répondant aux déclarations sans fondement de l’actuelle majorité, François Hollande a souhaité rappeler sa vision de la justice sociale telle qu’il veut la mettre en place dès mai 2012. La réorientation de la fiscalité au profit justement des classes moyennes et populaires passera par une plus forte contribution des personnes les plus favorisées. Le candidat a donc assumé sa proposition de créer une nouvelle tranche d’impôt sur le revenu à 45% pour ceux qui remporteraient plus de 150 000 par personne et par an. Il a ironisé sur le détournement par la majorité de cette annonce :
« C'est vrai que ceux qui ont le plus paieront le plus. Et voilà que la Droite nous fait procès ! Rendez-vous compte ! Je vais toucher aux classes moyennes ! J'ai annoncé, il est vrai, qu'il y aurait une nouvelle tranche de l'impôt sur le revenu à 45 % pour les revenus, par part, de 150 000 euros par an. Vous avez vu comment ils considèrent les classes moyennes ? 150 000 euros, par personne ? (…) Je rappelle hélas, parce que c'est la réalité, que le salaire moyen en France, c'est 1 500 euros.»
Il en a d’ailleurs profité profiter pour dénoncer les décisions de cette majorité dont les seuls bénéficiaires étaient les classes les plus favorisées de notre société :
« (...) puisqu'il m'est évoqué les classes moyennes que je suis supposé maltraiter : qu'ont reçu durant le dernier quinquennat les classes moyennes ? Est-ce que le bouclier fiscal, c'était pour les classes moyennes ? Est-ce que la suppression de l'impôt sur la fortune, c'était pour les classes moyennes ? Est-ce que l'allègement des droits pour les plus grosses successions, c'était pour les classes moyennes ? Est-ce que même la défiscalisation des heures supplémentaires, c'était pour les classes moyennes - parce que tout le monde ne peut pas forcément avoir des heures supplémentaires ! »
Une réponse sans ambigüité résumée par sa phrase de conclusion : « Classes moyennes, faites confiance à la Gauche ! La Droite vous a déjà trahies »