Besoin de gauche

Troisième changement à entreprendre : reconstruire un collectif socialiste. Il y aura, je l'ai dit, des révisions, des mouvements, des remaniements. Mais cela ne saurait être purement cosmétique, ni même marginal. La gouvernance du Parti socialiste, son mode de direction, doivent selon moi être profondément remis en cause. Cela vaut à tous les niveaux. Les organes délibérants du parti sont faibles et peu actifs, le Bureau national a perdu de son lustre. Il est, me semble-t-il, indispensable que les principales figures du Parti dans leur diversité – Ségolène Royal, Laurent Fabius, Henri Emmanuelli, François Hollande, Bertrand Delanoë, moi-même et quelques autres, issus de la génération des éternels « quadras » - disposent d'un lieu pour débattre des grandes orientations politiques, plutôt que d'être laissés en lisière, chacun s'exprimant selon sa sensibilité, sans ligne partagée. L'exécutif doit aussi être concerné. Par pudeur, et pour être fidèle à mon mot d'ordre d'élégance, je ne citerai personne. Mais à l'évidence, l'ensemble ne marche pas comme il devrait, et certaines défaillances individuelles ne peuvent être ignorées : il serait déraisonnable, vraiment, de ne rien toucher, ou de se contenter de retoucher.Par          P Moscovici